Expérimentation d'atelier enfants-conteurs en structures petite enfance (printemps 2018)

Que ce soit comme enseignante en éducation physique et sportive, ou bien comme assistante maternelle, j’ai toujours pris grand soin d’accompagner au mieux les enfants (petit ou plus grand), sur leur chemin.

Me voilà depuis 6 ans conteuse.

C’est en tant que conteuse que je suis intervenue au sein d’une école maternelle, dans le cadre des TAP.

Outre le plaisir pour eux d’écouter les histoires que je leur racontais, j’ai très vite constaté le changement de comportement des enfants durant ces séances :

• Ils prenaient très vite place dans le groupe, assis sur le tapis de la classe où je les invitais.

• Ils prenaient le temps d’écouter les autres (même s’il ne s’agissait pas encore de raconter une histoire, mais de se raconter)

•  Semaine après semaine, ils souhaitaient prendre la parole pour raconter à leur tour. Un jour, un enfant très introverti a dit « moi aussi j’ai une histoire à raconter », son enseignante présente n’en revenait pas. Elle avait si peu entendu le son de sa voix ! Elle m’a confié regretter que l’année scolaire soit terminée et que nous en soyons de ce fait déjà à la fin des ateliers.

 

1. Laboratoire « Conte outil d’Education et d’Humanité ».

Suite à une conférence de Suzy Platiel à Volvic en 2017, intitulée « Conte outil d’éducation et d’Humanité », j’ai pris place au sein d’un groupe de travail et de réflexion dont le sujet était : « comment mettre en place des ateliers d’enfants conteurs en milieu scolaire ».

Ces journées de travail, d’échanges d’expériences, résonnent en moi : l’enfant a besoin de prendre place dans le groupe ; l’enfant doit apprendre à écouter l’autre ; l’enfant doit pouvoir prendre la parole devant les autres…

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Tout me renvoie à ce que j’observe chez les tout-petits dans les différents ateliers d’histoires que je suis amenée à proposer. Ils ont déjà une place à prendre dans leur petit groupe (crèche, relais d’assistantes maternelles…). Chacun a le droit aussi de s’exprimer et d’être écouté. Ce sont des enfants tellement sollicités depuis leur naissance, qu’ils ne sont plus les enfants de moins de 3 ans d’il y a quelques années, ils sont capables eux aussi de raconter !

 Alors pourquoi attendre l’entrée à l’école pour mettre en place les cercles d’enfants conteurs ? Pourquoi ne pas aller voir ces tout-petits ?

C’est ce que j’ai voulu expérimenter auprès de groupes d’enfants en structures petite enfance.

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2. La mise en place d’ateliers « tout petits enfants conteurs » 

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Deux crèches ont bien voulu m’accueillir, afin de mettre en place des ateliers que j’ai appelés « tout- petits enfants conteurs ».

J’avais rencontré en amont les responsables des deux structures. Je leur avais fait part de ma participation au sein du groupe de réflexion sur « le conte comme outil d’éducation et d’humanité » à Volvic. Très intéressés, ils m’ont à nouveau invitée afin de rencontrer les équipes qui encadrent les enfants.

Dans les deux structures, les ateliers ont ainsi pu être mis en place, avec un groupe de 10 enfants maximum, de 2/3ans, selon ces modalités :

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• Le lieu

La salle utilisée est vidée de son contenu (jeux, jouets…)

Accueil des enfants

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• Mise en place

Assis en ronde au sol

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•  « Le bonjour » et « le comment tu t’appelles »

A chaque enfant, je tends la main en lui demandant « comment tu t’appelles ? ». Quand il me donne son prénom, je lui dis bonjour en répétant son prénom.

Quand le tour des présentations est fait, j’explique qui je suis et ce que je viens faire. J’insiste un peu plus sur les règles de parole : on écoute celui qui parle ; quand je raconte une histoire, on l’écoute jusqu’au bout avant de parler, afin de ne pas perturber l’écoute des autres ; si je veux être écouté, il faut savoir écouter l’autre.

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• Ouverture

Mon panier est derrière moi, j’attrape ma boîte à musique, un petit moulin que je tourne qui amène le calme, et centre l’écoute.

• Les histoires

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La séance comporte trois histoires :

• un petit conte de randonnée (je reprendrai pendant les 5 séances) où les enfants restent en écoute

• un jeu de doigts et/ou une comptine que les enfants essaient de  reprendre avec moi

• une histoire qui sera différente à chaque séance

• Après les histoires

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Je ferme les histoires avec mon moulin à musique.

Je sors de mon panier des objets en lien avec les histoires (tapis d’histoires, marionnettes….) que je présente un par un et que je laisse à disposition : les enfants peuvent ainsi se raconter à nouveau les histoires en utilisant ces objets. Il s’agit de tap’histoire  représentant le décor de l’histoire racontée, et des personnages rencontrés.

Dès que l’utilisation de ces objets mène à un conflit ou à un jeu qui n’est plus en lien avec les histoires, je termine la séance. Nous rangeons ensemble dans mon panier et je leur dis au revoir.

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• Echanges

L’éducatrice, présente, me fait part de ses observations, questions, et reprend son groupe.

 

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3. Observations

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• La mise en place : Assis en ronde au sol

Difficile pour les petits de se mettre debout, de faire une ronde, de s’asseoir quand celle-ci semble « ronde » : on se tire, on se bouscule, on joue. C’est très amusant, mais cela prend du temps et perturbe la mise en place.

J’ai donc proposé de nous asseoir par terre, et que tous nos pieds se touchent, pour le bonjour des pieds. Quand les pieds sont en contact, on fait le bonjour des pieds en gigotant les orteils, puis on recule tout en restant assis jusqu’au « stop ». Là, on croise ou non les jambes, mais la position assise en ronde est prise.

Dès la 2ème séance, les enfants ont compris le schéma de la séance (mise en ronde – bonjour - histoire écoutée - comptine partagée – histoire - temps après histoire)

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•  « Le bonjour » et « le comment tu t’appelles »

Ce premier temps du bonjour me paraissait déjà très important : 

- je dis mon prénom à tout le monde

- je ne dis pas le prénom de l’autre

- j’écoute celui qui se présente

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